la soie, c'est une qualité de vie

Qu'elle soit en cocon, en bourrette, ou en fil, la soie reste cool et fidèle à elle même.

dimanche 16 novembre 2008

LA SOIE SAUVAGE EN VOGUE A MADAGASCAR




Voici quelques écharpes en soie sauvage.et des tuniques en soie sauvage. Apréciez les images

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Madagascar possèdes plusieurs variétés de vers à soie sauvages qui dans certains endroits vivent même à plusieurs dans un grand cocon qui peut atteindre 80cm à 100cm de diamètre et ces cocons une fois vidés de leurs pensionnaires, sont collectés par les habitants de la forêt qui les regroupent en plusieurs paquets pour les faire bouillir à feu doux durant des heures, les malaxer et les laisser fermenter dans l’eau de cuisson jusqu'à ce qu’ils deviennent une espèce de fibre se rapprochant de la laine brut du mouton et une fois lavée et séchée au soleil sur les toits et les murs des cases elles sont mises dans le commerce .
Dans l’atelier cette fibre est cardée et filée au rouet pour obtenir la bourrette et c’est ce qui nous donne ces belles écharpes rustiques ,très originales dans des couleurs fauves et terre cuite ou encore à l’aspect chiné quand elle est filée avec de la bourrette de soie de culture.
Ces écharpes sont très appréciées durant les jours d’hiver car lorsqu’elles sont tissées serrées elles rivalisent avec ces grands plaids qui couvrent nos épaules.



Et durant les saisons plus clémentes, en écharpes légères au tissage trés aéré elles sont attachées autour des hanches ou de la tête et remplacent la ceinture ou encore les bandeaux des jeunes.

LA BELLE BRUNE




Cependant le plus répandu de ces cocons est celui du Tapia ou Uapaca Bojeri ,c’est une variété d’arbousier qui compose les forêts de la région betsileo d’Amorin’i Mania le sud des hauts plateaux ainsi que la région du Bongolava la partie moyen ouest de l’ancienne province d’Antananarivo.
La soie du Landibe est brune à l’origine et une teinture avec des plantes tinctoriales telles les parasites de l’eucalyptus ou les écorces de certains bois de forêt sont très pratiquées et nous utilisons beaucoup de teintures végétales dans l’atelier aussi bien pour les fibres végétales comme le raphia , le sisal, etc… et ces teintures se font à chaud, à partir de décoctions et macérations.


UN PAPILLON VAGABOND, LE BOROCERA MADAGASCARIENSIS




Bonjour,
Aujourd’hui je vais vous parler particulièrement de la soie sauvage de Madagascar, ou Landibe , par opposition au Landikely la soie de culture des Hauts Plateaux.
Ces vers dont les larves qu’on appelle aussi graines, proviennent d’un papillon , le Borocera Madagascariensis ; il est endémique à notre île et dans certaines régions il est presque vénéré car la soie qu’il fournit tient une place importante dans la culture de beaucoup d’ethnies malgaches , les linceuls tissés dans cette soie représentaient et représentent toujours un signe de respect et de noblesse lors des cérémonies funéraires , car beaucoup de malgaches tout en étant chrétiens,(ou musulmans) vénèrent leurs ancêtres. Le famadiana est toujours pratiqué dans notre pays.
Le ver à soie du Borocera Madagascariensis ne peut pas être élevé en milieu confiné comme celui du Bombyx Mori, il se trouve dans l’arbre à l’air libre, et se nourrit des feuilles de cet arbre. Parfois il peut se déplacer loin du lieu d’éclosion pour finir par faire son cocon dans les entailles d’une roche ou encore dans la terre à proximité de l’arbre dont les feuilles lui ont servi de nourriture, c’est le cas des cocons de
certains conifères comme le pin dans le sud de la Grand’île
.